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réussir un pays

Chers amis,

Vous le savez, et ce n’est plus un secret. Je suis maintenant officiellement candidat à la direction du Parti Québécois.

Vous l’aurez remarqué, je ne me suis pas précipité dans cette course.

Ces derniers temps, on m’a souvent demandé si je me présenterais. Et chaque fois, je répondais que j’étais en réflexion en toute sincérité.

Si j’ai longuement réfléchi, c’est que je voulais prendre toute la mesure de ce rôle.

Je voulais réfléchir à l’histoire de notre parti,  et surtout au projet de pays.

Je voulais me promener partout au Québec. Je l’ai d’ailleurs fait au cours d’une dizaine de réunion avec les militants, de Charlesbourg à Terrebonne, de St-Jean Chrysostome à Trois-Rivières et bien évidemment à Saint-Jérôme.

Vous le savez, j’ai passé l’essentiel de mon existence à créer de la richesse, des emplois et aussi à poursuivre l’œuvre de mon père qui voulait démontrer que les Québécois pouvaient et devaient réussir aussi dans le monde des affaires, comme bien d’autres Québécois l’avaient fait dans d’autres champs d’activités.

Cela m’a appris une chose : il est absolument fondamental qu’un peuple contrôle son économie.

Maîtriser son économie, c’est être maître chez soi, c’est avoir le contrôle de son destin, ne pas être soumis à une volonté qui n’est pas prioritairement consacrée à nos concitoyens.

Être maître chez soi, c’est la grande leçon que nous ne devons jamais oublier de la Révolution tranquille, prélude à l’émergence des Québécois dans le monde économique.

J’ai travaillé, vous le savez, dans une entreprise qui joue un rôle majeur dans la culture québécoise.

Une culture que j’aime du fond du cœur, qui est l’expression de la personnalité profonde de notre Québec.

Une culture qui nous donne des raisons de vivre et dans laquelle Julie et moi éduquons nos enfants fièrement.

Une culture qui doit vivre, qui doit fleurir, qui doit rayonner.

Mon entreprise, je l’ai reçue en héritage de mon père, et je l’ai fait croître. Je ne suis pas parti de rien, mais de ce que m’a laissé un grand bâtisseur de notre Québec moderne. Je crois bien qu’il serait très fier de mon choix.

C’était un grand Québécois. Il a voulu faire la preuve que les Québécois étaient capables de grandes choses, qu’ils n’étaient pas nés pour un petit pain pour employer cette expression que tous connaissent.

J’ai travaillé à faire grandir ce que j’avais reçu. Et je ne suis pas le seul à avoir fait de même.

Chaque génération devrait se dire la chose suivante : lorsque vous avez autant reçu, il faut savoir donner davantage.

Nous devons énormément à ceux qui nous ont précédés.

Nous devrons en remettre encore plus à nos enfants. Et c’est pour cela que nous devons croire en la politique : pour bâtir ensemble un avenir encore meilleur.

Pour parler du pays, il faudra sortir des sentiers battus.

Par exemple, on parle beaucoup d’environnement depuis quelques années. C’est une grande révolution des mentalités que nous avons connue : nous avons découvert que la planète est fragile, qu’il faut en prendre soin.

Nous avons compris qu’on ne saurait développer en saccageant. Le souci de l’environnement, c’est celui du monde dans lequel nous vivrons.

La question de l’environnement est bien plus concrète que certains veulent nous faire croire.

Entre le Québec et le Canada, un désaccord de plus en plus majeur se fait voir. Alors que le Québec opère un passage réussi vers l’économie verte, le Canada se contente de devenir un État pétrolier.

Il ne s’agit pas de s’opposer au développement. Mais le vrai développement est durable et intelligent. Le Québec a un privilège d’ailleurs. Ses intérêts économiques croisent ses intérêts écologiques. Nous ne devons sacrifier ni les uns, ni les autres.

Parce que de grands citoyens nous ont laissé des réalisations remarquables comme Hydro-Québec, cette richesse nationale qui produit de l’énergie hydroélectrique, verte et durable, nous pouvons et nous devons nous investir sur le chantier planétaire de l’écologie et offrir à notre jeunesse des opportunités de création de richesse bénéfiques pour toute l’humanité aux prises avec le fléau de la pollution.

Mon expérience comme chef d’entreprise me vient à l’esprit. Il nous faut une vision d’ensemble de notre situation dans la fédération canadienne. Ce n’est qu’ainsi qu’on comprendra à quel point y appartenir limite notre potentiel d’enrichissement.

Les intérêts du Québec se déclinent sur plusieurs facettes. De la politique énergétique à la politique économique, de la question des transports à celle de l’accueil des immigrants, il faut toujours faire ressortir l’intérêt québécois.

Et c’est ainsi que les Québécois découvriront les avantages concrets de faire du Québec un pays.

Alors voilà ce à quoi je crois, chers amis. Je crois au Québec, j’ai foi en lui, j’ai foi en notre peuple.

Avec des demi-pouvoirs, avec des demi-moyens, nous avons survécu, puis nous avons réalisé de grandes choses.

Nous avons réussi à protéger notre langue et notre culture, puis nous leur avons donné l’occasion, depuis cinquante ans, de s’épanouir.

Imaginez ce que nous ferions si nous avions tous nos moyens.

Imaginez si ces efforts étaient investis dans le développement de nos ressources, dans la création de richesses, dans la recherche d’une société plus juste et plus verte.

Imaginez si nous nous assumions, tout simplement, et nous mettions nos énergies à bâtir une société meilleure.

Mes amis, je me présente à la direction du Parti Québécois parce que je crois, sincèrement, qu’avec vous, il nous sera possible de faire un pas décisif dans la grande quête qui nous anime.

Notre peuple est capable de grandes choses. Il est capable de se donner un pays français, prospère, juste et qui donnera sa chance à chacun.

Ce n’est pas un homme qui fera du Québec un pays. Ce n’est pas un parti non plus. C’est le peuple québécois qui se dira oui, oui à lui-même. Mon rôle, notre rôle, c’est de l’amener à reprendre confiance en lui, à réussir un pays.

 

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