S'entraider, apprendre et créer pour Réussir!

Le Québec a toujours été une terre d’entraide, peuplée de gens généreux dotés d’un sens du partage et capables d’exprimer leur solidarité. L’État doit s’assurer que chaque Québécois et chaque Québécoise ait accès aux mêmes outils pour réussir sa vie et contribuer à la vie collective du Québec.

À l’heure où l’innovation, le savoir et l’entrepreneuriat sont le moteur de l’enrichissement collectif, nous devons nous assurer que tous aient accès à une éducation de qualité, dans un continuum allant du centre à la petite enfance à l’université, comportant des parcours diversifiés en formation générale et professionnelle. L’éducation doit aussi permettre de faire de chacun un citoyen bien formé, responsable et engagé.

Parce que nous avons décidé collectivement de faire du français la langue officielle et commune du Québec, il est essentiel de consolider le statut de la langue française et de prendre des mesures qui assureront sa pérennité, en particulier dans la Métropole.

Le Québec doit améliorer les mesures d’accompagnement et de soutien économique, social, linguistique et culturel de ceux et celles qui choisissent le Québec comme terre d’adoption. Ces derniers doivent pouvoir croire en l’égalité des chances et pouvoir en bénéficier réellement.

Il est aussi primordial de continuer de soutenir la culture québécoise et de faire en sorte que nos créateurs et créatrices puissent se maintenir au sommet de leur art et disposer à cette fin de conditions favorables de diffusion de leurs œuvres.

S’entraider, apprendre et créer pour réussir, cela suppose des mesures multiples que le Parti Québécois doit définir d’ici sa reprise du pouvoir et qu’il doit inscrire dans la perspective de l’accession du Québec à l’indépendance nationale.

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Comme chef du Parti Québécois, je m’engage à :


Placer l’élève et l’étudiant au centre de la vie des établissements scolaires et valoriser le rôle d’enseignant

Les Québécois, avec la Révolution tranquille, ont investi considérablement en éducation. Les gouvernements successifs du Québec ont réussi à démocratiser l’accès à l’école. C’était la meilleure manière d’assurer une promotion sociale et de sortir les Québécois de l’infériorité économique. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à de nouveaux défis éducatifs. Il faut équiper les jeunes pour un monde nouveau tout en leur donnant un ancrage solide dans leur société. Par ailleurs, l’école n’a pas à se soumettre au marché. Elle doit former d’abord et avant tout des citoyens. Elle est également responsable de la transmission d’une culture et elle doit le faire fièrement. C’est une mission essentielle qu’elle devra assumer pleinement.

Du centre de la petite enfance et de la prématernelle jusqu’au cégep et à l’université, il faut avoir plus que jamais le souci d’assurer un continuum éducatif. Il importe de privilégier une stratégie d’enseignement qui permette à chaque élève et à chaque étudiant de progresser de façon continue, en fonction de ses capacités, de ses intérêts et de ses besoins. À cette fin, il faudra placer l’élève au centre de la vie des établissements scolaires, particulièrement au primaire et au secondaire et s’intéresser à son parcours individuel, en lui procurant en outre des services spécialisés d’orientation scolaire et professionnelle, notamment en les informant sur les débouchés d’avenir. Il y aura lieu de donner un coup de barre et d’offrir un plus grand nombre de formations professionnelles dans les écoles secondaires de manière à les rendre plus attrayantes et accessibles. À cette fin, il faudra établir de meilleures passerelles entre les programmes et les formations et améliorer, dans les régions en particulier, les services de transport scolaire.

Pour placer l’élève et l’étudiant au centre de la vie des établissements scolaires, il faut par ailleurs reconnaître que les enseignants ont un rôle immense à jouer et qu’il faudra à cet égard leur accorder toute notre attention. La revalorisation des enseignants du primaire et du secondaire doit être une priorité de l’État québécois. Une telle revalorisation supposera une amélioration des salaires et des conditions de travail en tenant compte de la lourdeur et des exigences de leur tâche. L’ajout de ressources complémentaires, et particulièrement de spécialistes des troubles de l’apprentissage, devra aussi être envisagé en appui aux enseignants.


Entreprendre un chantier sur la gratuité scolaire à l’université et sur le financement de la recherche dans les établissements d’enseignement supérieur

Le débat sur l’accessibilité aux études supérieures, et en particulier sur l’option de la gratuité scolaire à l’université, n’a pas connu un dénouement satisfaisant. Il importe de poursuivre la réflexion sur cette question qui demeure l’un des enjeux importants pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Québec. S’il est vrai que la question de l’accessibilité ne dépend pas uniquement des ressources financières, il y a lieu de se pencher sur les obstacles que peuvent représenter pour l’accès à l’université des droits de scolarité et un coût de la vie qui vont en s’accroissant. Si le débat sur la gratuité scolaire est nécessaire et que l’évolution du programme des prêts et bourses mérite aussi d’être évaluée, il faudra nous interroger sur les conditions qui pourraient entourer l’instauration progressive de la gratuité et nous intéresser en particulier aux normes en vigueur au sein des nations qui ont opté pour la gratuité, telles l’Écosse et le Danemark, mais également le Mexique et l’Argentine. La question du taux de diplomation et du décrochage universitaire, y compris dans les programmes de deuxième et de troisième cycle, devra aussi faire partie de cette réflexion.

Depuis une quinzaine d’années, les gouvernements ont eu, à travers le monde, tendance à lier le financement de la recherche à l’obligation de mener cette recherche sur des sujets précis, au goût du jour. Cela a eu pour effet de réduire la proportion de la recherche fondamentale au profit de la recherche sur les sujets valorisés par les gouvernements et les entreprises. Un engagement clair et net de mieux financer la recherche fondamentale s’impose et deviendra, au sein du Parti Québécois que j’aspire à diriger, une priorité dans la mise en œuvre des politiques de financement et de soutien à la recherche universitaire. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas par ailleurs encourager la recherche appliquée et le maillage universités-entreprises. Ce type de partenariat paraît une voie essentielle pour favoriser la conception de nouveaux produits et procédés, à l’avantage des universités, qui pourraient en tirer des redevances, et des entreprises, qui pourraient en bénéficier sur le plan commercial.

Pour ce qui est du financement de la recherche fondamentale et appliquée, certains gouvernements, et en particulier celui du Canada, ont réduit leur soutien. D’autres gouvernements, tels ceux de l’Allemagne, des États-Unis d’Amérique et des pays scandinaves, ont maintenu ou augmenté leur niveau de soutien. Je réitère quant à moi l’engagement selon lequel l’investissement privé et public en recherche devrait atteindre 3 % du PIB de façon à situer le Québec en tête peloton des nations qui soutiennent la recherche.


Définir les mesures qui consolideront le statut du français comme langue officielle et commune du Québec et assureront sa pérennité dans la Métropole

Vivre en français au Québec, tel a été le combat collectif du Québec des dernières décennies, voire des derniers siècles. Seules des mesures énergiques ont permis au Québec de demeurer une terre francophone au sein des Amériques. Mais, dans cette mer anglophone nord-américaine, le statut du français – désigné comme langue officielle depuis 1969 et dont la Charte de la langue française a voulu renforcer le statut en 1977 – est fragile, particulièrement à Montréal.

S’il reconnaît l’importance du bilinguisme individuel et de l’apprentissage de l’anglais pour tous les Québécois, l’État du Québec – par les gouvernements successifs – a toujours récusé l’idée du bilinguisme institutionnel. Mais il fait face à des résistances lorsqu’il s’agit de faire émerger le français non seulement comme langue officielle, mais aussi comme langue commune. Cette résistance émane en particulier de l’État canadien et de la Cour suprême du Canada, qui ont miné les efforts du Québec pour consolider le statut du français. Qu’il s’agisse du refus d’accepter que la Charte de la langue française s’applique aux institutions ou entreprises fédérales évoluant sur le territoire du Québec ou de la confirmation par la Cour suprême du Canada du droit de créer des écoles passerelles pour contourner les critères d’admission à l’enseignement public en langue anglaise au Québec, la volonté du Québec de faire du français la langue normale et habituelle du travail, de l’enseignement, des communications, du commerce et des affaires est constamment mise en échec par ceux qui tiennent à ce que le bilinguisme officiel du Canada s’impose au Québec.

Dans cette perspective, il importe de donner suite à la proposition de la Commission des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec de procéder à une constitutionnalisation québécoise des droits linguistiques fondamentaux. J’entends aussi lancer la rédaction d’une nouvelle Charte québécoise de la langue française qui contiendra toutes les mesures nécessaires pour protéger et promouvoir la langue, en particulier dans la Métropole, de façon à ce qu’un projet de loi puisse être présenté dès la reprise du pouvoir par le Parti Québécois. Cette nouvelle charte devra par ailleurs être conçue, comme l’affirme le préambule de l’actuelle Charte de la langue française, avec un esprit de justice et d’ouverture, dans le respect des droits linguistiques garantis aux personnes appartenant à la communauté québécoise d’expression anglaise et aux descendants des Premières nations et de la nation inuite.


Préparer une politique d’accompagnement et de soutien économique, social, linguistique et culturel des néo-Québécois

Le Québec a besoin de l’immigration. Ceux qui choisissent le Québec comme terre d’adoption doivent pouvoir y mettre à profit leurs talents et leurs compétences et réaliser leurs rêves. Le Québec et les Québécois qui les accueilleront ont aussi le droit d’avoir des attentes à leur égard, l’une d’entre elles étant la connaissance de la langue française et l’autre, le partage des valeurs démocratiques. Les nouveaux ressortissants québécois doivent donc savoir qu’en choisissant le Québec, ils auront en partage avec tous les Québécois une langue commune et les valeurs démocratiques que sont notamment la laïcité et l’égalité entre les hommes et les femmes.

Il est plus que jamais essentiel pour le Québec d’adopter les mesures qui favoriseront l’adhésion des néo-Québécois à leur nation d’adoption. Le Québec n’a sans doute pas suffisamment investi dans les mesures visant à les accompagner et à les soutenir. Il n’a pas encore réussi à retenir suffisamment d’étudiants universitaires venant d’autres pays et à comprendre les raisons pour lesquelles plusieurs choisissent de quitter le Québec après leurs études plutôt que de s’y installer. Les entreprises et les ordres professionnels ont un rôle essentiel à jouer dans le processus d’insertion à la société d’accueil, un rôle qu’ils n’ont sans doute pas suffisamment assumé à ce jour.

J’entends donc préparer une audacieuse politique d’accompagnement et de soutien économique, social, linguistique et culturel des néo-Québécois. Celle-ci devrait notamment compter des mesures favorisant leur apprentissage du français avant leur arrivée au Québec au moyen d’ententes de service avec des partenaires dans leur pays d’origine, une offre bonifiée de cours de français ici et le renforcement des programmes scolaires et communautaires de francisation.

Il est essentiel de rendre plus efficaces les mesures d’accompagnement et de soutien en emploi. Il importera également de mieux définir une stratégie d’accès équitable aux professions réglementées et de reconnaissance des diplômes afin de favoriser l’accès des néo-Québécois à ces professions. Il sera en outre nécessaire de soutenir les initiatives d’entreprises désireuses de recruter des travailleurs qui répondent aux pénuries de main-d’œuvre et des entrepreneurs investisseurs qui entendent contribuer au développement économique du Québec, particulièrement dans ses régions.

Si elle s’impose plus que jamais, l’adoption de politiques et de stratégies en matière d’accompagnement et de soutien des néo-Québécois aura toujours ses limites à l’intérieur de la fédération canadienne. L’exercice par le Canada de ses propres compétences en matière d’immigration et la mise en œuvre de ses politiques de bilinguisme et de multiculturalisme mettent en échec les politiques formulées à ce jour par l’État du Québec. Comme dans les autres domaines, le Québec devrait être capable de faire tous ses choix et de prendre toutes les décisions en cette matière. Seule l’indépendance nationale conférera au Québec une telle capacité.


Soutenir l’éducation à la culture et favoriser le rayonnement régional, national et international de la culture québécoise

La culture a été un enjeu prioritaire pour le Québec et ce caractère prioritaire sera accentué sous mon leadership. Comme tant d’autres au Québec, je suis convaincu que les artistes du Québec doivent créer pour réussir. Et s’ils ont créé et créent encore beaucoup, il faut qu’ils puissent créer davantage.

Les artistes du Québec ont fait émerger une culture qui permet au Québec de se construire, de se connaître, de se reconnaître et de se faire reconnaître. Comme facteur de développement individuel et collectif, la culture est la marque la plus distinctive de ce que nous sommes comme nation francophone dans les Amériques. La culture représente la fibre première de notre peuple. Dans l’expression de toute sa diversité, elle influence nos pensées, nos paroles, nos actions et notre quotidien.

L’une des clés de la réussite culturelle du Québec réside dans les efforts que consentiront l’État québécois et son système d’enseignement à l’éducation à la culture. Il paraît crucial de placer le système d’éducation au cœur de notre mission culturelle et de reconnaître le rôle de l’école pour la démocratisation de la culture. L’âme québécoise se doit d’être nourrie, métissée, enrichie, contestée, bousculée, réinventée. Et cela ne peut se faire que par la culture et l’éducation.

La culture et l’éducation sont indissociables. Pour faire de la culture une véritable priorité, la fibre artistique devra être stimulée chez les jeunes en encourageant la fréquentation des activités culturelles dans toutes les régions du Québec, notamment en élaborant des projets d’artistes en résidence dans les établissements scolaires et en soutenant, par des incitatifs financiers, le rayonnement des arts auprès des jeunes.

Aux efforts d’éducation à la culture, il faut ajouter le soutien à la création artistique. L’État du Québec a confié la gestion des programmes d’aide aux artistes et aux entreprises culturelles à des sociétés d’État, tels le CALQ et la SODEC. Il doit soutenir plus et mieux encore la création, en tenant compte des changements aux modes de vie et de la transformation du tissu social, particulièrement dans la région de Montréal. En mettant à contribution l’ensemble de l’administration publique, soit les ministères ainsi que les organismes et les sociétés d’État, le gouvernement visera à faire la démonstration que l’avenir de la culture repose sur un engagement de tous les secteurs de la société.

La mission de l’État québécois est aujourd’hui de continuer de favoriser l’affirmation, l’expression et la démocratisation de la culture dans le respect des valeurs de la société québécoise, francophone et pluraliste. En raison de notre précarité linguistique et des limites de notre marché intérieur, il est impératif de donner un solide appui à nos créateurs, un appui qui leur permette de se démarquer et de présenter leurs œuvres partout sur le territoire québécois et dans le monde. Le Parti Québécois que je dirigerai augmentera le financement des arts et des lettres pour assurer la sauvegarde des acquis, le développement artistique en région, le renouvellement de la création et, bien entendu, le développement de la relève et des publics.

Il faudra en outre veiller à poursuivre nos efforts afin que la culture québécoise soit plus que jamais notre meilleur atout à l’étranger, une carte de visite nous permettant de figurer en bonne place parmi les nations d’avant-garde sur le plan culturel. Les succès ici et à l’étranger d’entreprises culturelles comme le Cirque Éloize et Moment Factory ; de chanteurs et musiciens comme Céline Dion, Leonard Cohen, Yannick Nézet-Séguin, Marie-Nicole Lemieux et Simple Plan ; de cinéastes et metteurs en scène tels Denys Arcand, Xavier Dolan, Robert Lepage, François Girard, Jean-Marc Vallée et Denis Villeneuve ; de danseurs et chorégraphes comme Marie Chouinard et Édouard Lock ; de nos écrivains et poètes, Michel Tremblay, Dany Laferrière, Madeleine Gagnon et Hélène Dorion, sont un objet de grande fierté. Ces ambassadeurs culturels doivent pouvoir compter sur le soutien de l’État québécois et de ses citoyens,

Il importe aussi que de Baie-Comeau à Salaberry-de-Valleyfield, en passant par Rimouski et Saguenay, chaque région du Québec puisse disposer de moyens adéquats pour offrir une vie culturelle de qualité et qu’y soient également diffusées les créations des artistes et compagnies évoluant principalement à Montréal et à Québec, mais également ailleurs dans le monde. Si un artiste peut se produire à Berlin ou à Los Angeles, il faut aussi qu’il puisse le faire à Gaspé ou à Val-d’Or. C’est l’objectif ultime de notre vision si nous voulons vraiment faire de la culture une affaire d’État, comme le dit Fred Pellerin, « dans un Québec qui échappe au moule, qui est encore ouvert, immense à bâtir… ».
Au-delà des performances bien réelles, il y a la reconnaissance internationale de cette « signature québécoise », identifiable, symbole de qualité, d’innovation et d’originalité. Et, au-delà des succès des nombreux créateurs et compagnies artistiques qui portent notre flambeau sur la scène mondiale, la culture québécoise est de plus en plus inspirante et devient un modèle de référence sur toute la planète.

Dans un univers numérique mondialisé, il sera aussi impératif que les politiques culturelles publiques s’adaptent aux nouvelles réalités. Il incombera à un gouvernement du Parti Québécois de favoriser les liens entre la communauté des créateurs, la société civile et les gens d’affaires, afin que la créativité et la vitalité culturelle du Québec participent au développement des secteurs de l’industrie numérique, du multimédia et des arts technologiques. En effet, tous les jours, les nouvelles technologies ouvrent des champs d’application vers de nouvelles plateformes qui étaient impensables il y a quelques années. De plus en plus de citoyens ayant à portée de la main un dispositif mobile qui leur permet de visionner un film, d’écouter de la musique, de lire un roman ou de la poésie, ou encore de s’adonner au jeu interactif, nos créateurs voient s’ouvrir à eux de nouveaux formats et des modes de diffusion inédits. Face à une concurrence mondiale disposant de moyens considérables, le Québec n’a d’autre choix que d’assurer la présence de sa propre culture et de ses propres contenus sur la Toile. Il s’agira en définitive pour le Québec et ses artistes de transformer la menace du numérique en opportunité.

Afin de compléter le virage numérique du Québec, j’ai par ailleurs proposé dans le volet économique de ma plateforme que le Parti Québécois définisse les contours d’un Grand sommet du numérique afin de prioriser les secteurs les plus porteurs, y compris celui de la culture, et d’anticiper les grandes tendances mondiales et, ce faisant, de mieux nous positionner pour l’avenir. La tenue d’un tel sommet pourrait ouvrir la voie à la création d’un Conseil national du numérique et d’un ministère de l’Économie numérique qui seraient aussi au service de la culture et des artistes du Québec. Je réitère ici cet engagement.


Définir les contours des institutions culturelles du Québec indépendant

S’il est une matière où l’accession du Québec à l’indépendance nationale permettrait de faire des choix plus cohérents et structurants pour la vie collective du Québec, c’est bien la culture. Il existe aujourd’hui des institutions fédérales qui se sont donné le mandat de soutenir les artistes du Québec et qui sont à l’origine de dédoublements coûteux. Tant le ministère du Patrimoine canadien, Téléfilm Canada, le Conseil des arts du Canada et Bibliothèque et Archives Canada que la Société Radio-Canada et le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) formulent et mettent en œuvre des programmes et des politiques qui concurrencent ou font échec aux choix de l’État du Québec sur son propre territoire. Qu’il s’agisse de l’érosion progressive des budgets de la radio et de la télévision publiques canadiennes ou des compressions dans les programmes de tournées internationales des artistes ou de soutien aux institutions muséales, le Québec fait les frais des politiques culturelles fédérales qui sont trop souvent contraires à ses intérêts et à ceux de ses artistes.

Il est grand temps de procéder à une analyse des avantages qu’engendrerait le rapatriement dans un Québec indépendant de l’ensemble des compétences en matière de culture et de communications. Sur cette question, comme sur les autres enjeux qui ont été présentés dans les autres volets de ma plateforme, il serait utile d’inviter le nouvel Institut québécois de recherches appliquées sur l’indépendance à procéder à une telle analyse et à décrire avec plus de précision les institutions culturelles du Québec indépendant.

Si le Québec disposait de l’ensemble des compétences législatives et des ressources financières en ces domaines, Télé-Québec et une nouvelle Radio-Québec pourraient redonner à un diffuseur public ses lettres de noblesse, le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) disposeraient de moyens nettement plus importants pour soutenir les artistes et les entreprises dans leur processus de création et Bibliothèque et Archives nationales du Québec aurait également les moyens de ses ambitions, notamment en regard de la mémoire historique du Québec dont elle deviendrait dépositaire. On pourrait en outre déterminer l’instance qui se substituerait au CRTC pour gérer au Québec l’ensemble des communications (radiodiffusion, télédiffusion, câblodistribution et Internet). Cette analyse pourrait aussi porter sur les institutions et les mesures qu’un Québec souverain devrait envisager de créer et d’adopter pour que son patrimoine culturel, tant matériel qu’immatériel, soit assuré d’une meilleure protection et d’une réelle mise en valeur.


… AVEC LE PARTI QUÉBÉCOIS

Le Parti Québécois a été à l’avant-garde dans les combats pour la justice sociale, l’accessibilité à l’éducation, la protection et la promotion de la langue française ainsi que de la culture québécoise. Quand il deviendra un pays, le Québec sera en mesure de faire en toute liberté des choix qu’il ne peut effectuer maintenant. Il sera capable en cela de mieux aider son peuple et il donnera au monde l’exemple d’un pays qui a décidé de S’ENTRAIDER, D’APPRENDRE ET DE CRÉER pour… RÉUSSIR.