Propulser notre économie pour Réussir!

Comme chef du Parti Québécois, j’entends démontrer comment l’État du Québec doit mieux appuyer l’économie, les entrepreneurs et les régions afin de créer des emplois et propulser notre économie nationale.

J’ai l’intention de promouvoir un Québec qui sera plus riche et dont l’État aura les moyens d’assurer l’égalité des chances. Et je tiens à convaincre que l’État du Québec sera plus juste et efficace avec les nouveaux moyens qu’offrira l’indépendance nationale. Nous ne saurions convaincre nos concitoyens d’entériner ce choix déterminant pour notre nation autrement qu’en leur démontrant que le Québec sera plus riche, plus prospère et plus à l’avant-garde. C’est la mission que je me propose de réaliser pour le bénéfice du plus grand nombre de nos compatriotes.

Il est grand temps que le Québec prenne toute la place qui lui revient au chapitre économique. Nous avons montré au monde entier que nous étions en mesure de développer de grandes entreprises en sol québécois capables par la suite de conquérir le monde : Aliments Couche-Tard, CGI, Bombardier, Groupe Canam, Jean Coutu, Québecor, Desjardins, Banque Laurentienne, Banque Nationale, WSP Global, Lassonde ou encore des Cirque du Soleil, des Productions Feeling (Céline Dion et René Angélil) ou Ex Machina (Robert Lepage). Maintenant, il est temps d’en développer de nouvelles.

Avec de meilleurs emplois, un effort soutenu pour la création de nouvelles PME notamment en régions et de plus grandes entreprises, le Québec deviendra plus fort. C’est cette force qui contribuera à briser les campagnes de peur encore récemment entretenues par les tenants du régime fédéraliste. Face à une économie québécoise plus vigoureuse que l’économie canadienne, les arguments trop simplistes des fédéralistes ne tiendront plus. Les récentes offensives indépendantistes en Écosse et en Catalogne confirment qu’une économie nationale plus forte favorise le soutien à un projet d’indépendance nationale. En excluant le très lucratif secteur des hydrocarbures, l’économie écossaise réussit à dépasser le PIB par personne du Royaume-Uni et la situation est encore une plus favorable en Catalogne face à l’économie espagnole. De nombreux autres pays sont là pour témoigner que leur indépendance leur a procuré la richesse (pays baltes, Slovaquie, République tchèque, Norvège).

Je me fixe un objectif ambitieux comme ceux que je me suis donnés dans ma vie professionnelle antécédente : l’économie québécoise doit faire mieux que l’économie canadienne. Le Québec économique a déjà de la vision, de la volonté, de la détermination, du leadership, mais il lui en faut encore davantage. La récupération de l’ensemble des compétences économiques par un Québec indépendant servira cette fin. Il aura alors toutes les cartes dans son jeu.

En accédant à l’indépendance et en se libérant des contraintes imposées par le gouvernement fédéral, l’économie québécoise cessera de faire les frais des stratégies économiques d’Ottawa qui nuisent à son épanouissement. Dès lors, je formule sept engagements pour faire mieux que la méthode canadienne et propulser notre économie nationale pour RÉUSSIR.
Version PDF

En ma qualité de futur chef du Parti Québécois, je m’engage à :



Souveraineté économique

Élaborer des mesures pour réaliser la souveraineté économique du Québec en assurant le développement et la protection de nos sièges sociaux et en mettant en œuvre le concept de préférence québécoise

Comme les autres nations du monde, le Québec doit affirmer sa volonté de contrôler son économie et d’assurer librement son développement économique. Un tel contrôle passe par l’utilisation durable de son territoire et de ses ressources. La transformation des ressources du Québec au Québec compte également parmi les clefs d’un développement visant à accroître notre souveraineté économique.

La réalisation de la souveraineté économique du Québec passe aussi par le développement et la protection de nos sièges sociaux. L’analyse de l’évolution, de la contribution et de l’expansion des sièges sociaux au Québec révèle que ceux-ci sont porteurs de bénéfices économiques majeurs et variés. La qualité des emplois, les rémunérations élevées de ceux qui y travaillent, l’écosystème des entreprises de services professionnels et l’augmentation du prestige du territoire et du nombre de visites de gens d’affaires comptent parmi les raisons qui justifient que l’on développe et protège les sièges sociaux du Québec. Cette stratégie est la résultante des efforts considérables que l’État du Québec a déployés depuis des décennies en matière d’éducation postsecondaire. Je m’engage à élaborer des mesures qui non seulement maintiendront le poids du Québec dans le nombre de sièges sociaux, mais créeront aussi les conditions pour en accueillir de nouveaux. À l’intention de ceux déjà établis ici, nous devons élaborer une stratégie de « noyaux durs » avec nos différentes institutions financières afin d’éviter le rachat de celles-ci, comme ce qui s’est produit avec Provigo ou encore a risqué de se produire avec Rona. Nous pourrons d’ailleurs nous inspirer des nombreuses recommandations formulées sur cette question par la Commission sur le déséquilibre fiscal (Rapport Séguin). Quant aux nouveaux sièges sociaux, une véritable politique de soutien à nos entrepreneurs nous permettra de multiplier nos probabilités de succès dans la création de nouvelles entreprises.

Dans ma circonscription de Saint-Jérôme, j’ai dénoncé la fermeture sauvage de la Mueller, qui se spécialise en équipements d’infrastructures municipales ou encore une décision d’Hydro-Québec de choisir des fournisseurs étrangers au détriment d’entreprises québécoises dans le domaine des structures de pylônes. Une stratégie d’achats locaux dans les appels d’offres publics devient plus que nécessaire. Le Québec peut, tout en se conformant à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et à ses autres engagements internationaux, prendre un virage similaire et ainsi appuyer les entreprises d’ici pour les marchés publics qu’il contrôle. Sur cette question, il serait utile de mettre à contribution le nouvel Institut québécois de recherches appliquées sur l’indépendance pour développer un ensemble d’instruments afin de permettre au Québec, à l’instar des Buy American et Buy America Acts adoptés par le Congrès des États-Unis d’Amérique, de favoriser les entreprises d’ici et d’instaurer un concept économique de « préférence québécoise ». La direction de l’État du Québec comporte la responsabilité d’encourager les entreprises d’ici, de stimuler la création et d’accompagner nos entrepreneurs. J’entends assumer pleinement cette responsabilité.


Développement des régions

Définir les pouvoirs d’intervention économique des régions dans un Québec indépendant et les compétences d’un nouvel instrument majeur de soutien aux acteurs économiques : « Développement Québec »

Contrairement à M. Philippe Couillard, je crois aux régions du Québec. L’occupation du territoire est tout autant une source de dynamisme économique qu’une obligation et une responsabilité nationales. Mon expérience professionnelle antécédente m’a fréquemment amené en régions et la plus récente tournée aux quatre coins du Québec renforce encore davantage mon amour profond pour notre territoire.

Nos régions ont des particularités, on ne peut faire du développement régional mur à mur au Québec. Ce qui est bon pour la Gaspésie ne l’est pas automatiquement pour l’Abitibi. Il faut faire confiance aux acteurs économiques et aux entreprises locales qui peuvent le mieux identifier leurs besoins ainsi que les appuis financiers et stratégiques dont ils ont besoin. La décentralisation et la régionalisation des outils économiques doivent devenir une véritable réalité. Dans l’État indépendant et souverain que le Québec deviendrait, une nouvelle décentralisation s’imposerait en effet afin de doter les élus régionaux de véritables pouvoirs d’intervention économique. À cet égard, l’Institut québécois de recherches appliquées sur l’indépendance pourrait se voir confier le mandat de présenter différents scénarios de décentralisation pour l’utilisation des 50 milliards de dollars qui seraient rapatriés d’Ottawa dans un Québec indépendant en vue d’optimiser l’impact d’une telle utilisation pour le développement économique des régions et le bon fonctionnement de l’État du Québec.

De même, je propose de doter le Québec d’un nouvel instrument majeur de soutien pour les acteurs économiques québécois : Développement Québec. Héritant des programmes du ministère de l’Économie, d’Export Québec et d’Investissement Québec, Développement Québec soutiendrait notamment les Centres locaux de développement (CLD) que j’envisage de remettre sur pied en les finançant selon leur rendement respectif. La présence régionale et la notion de guichet unique doivent être au cœur de notre développement économique afin de faciliter le démarrage d’entreprises et l’accompagnement de nos entrepreneurs. Développement Québec donnerait à ces entreprises et entrepreneurs un accès direct à du financement dans l’ensemble des MRC du territoire. Pour qu’ils puissent réussir leur mission de développement, ceux-ci doivent être mieux appuyés par les leviers économiques de l’État et être en mesure d’offrir un continuum de services à des clientèles diversifiées. Soyons clairs, ce n’est pas moins de CLD qu’il faut au Québec, mais bien des CLD plus musclés.

Contrairement à la politique actuelle du gouvernement libéral de M. Philippe Couillard, l’accompagnement des entreprises doit se faire en capital et non pas en uniquement en prêts afin que l’effort financier public soit adéquatement rémunéré et bénéficie à la collectivité. Le modèle utilisé par le dernier gouvernement du Parti Québécois pour accompagner les compagnies Junex et Petrolia pour l’exploration et l’éventuelle exploitation du pétrole sur l’Île d’Anticosti permet, par des augmentations de capital, le partage des bénéfices au profit des citoyens. Le Fonds souverain norvégien – le plus important de la planète pour un pays occidental et dont l’actif est évalué à 900 milliards de dollars – constitue l’exemple à suivre pour l’exploitation des hydrocarbures ayant fait l’objet d’autorisations règlementaires après le filtrage de l’acceptabilité sociale.

Le Conseil du patronat du Québec écrivait récemment que les régions dévitalisées devraient fermer. C’est plutôt le contraire que nous devons faire. Plusieurs régions du Québec qui, certes, ont connu des problèmes de diversification économique offrent des coûts d’implantation d’entreprises parmi les plus faibles en Amérique du Nord, avec une offre énergétique plus que compétitive. C’est d’un vaste chantier de promotion économique qu’ont besoin les régions. Dans cet esprit, Développement Québec saura faire du démarchage non seulement pour attirer des industries au Québec, mais aussi pour identifier des technologies dont il pourra accompagner le transfert dans des entreprises au Québec et notamment en fonction des créneaux d’excellence choisis par les régions.

La présence de l’État dans les régions doit prendre la forme d’un nouveau partenariat Québec-régions avec une approche territoriale intégrée, modulée et misant sur la capacité des milieux locaux et régionaux à définir leurs priorités et d’assumer plus de responsabilités. Bref, ce que je souhaite pour les régions du Québec, c’est un développement par et pour les régions du Québec. Il n’y a pas de Québec fort sans ses régions, sans de fortes régions.

À titre d’ancien président de la Fondation de l’entrepreneurship, j’ai participé activement à la mise en place de la Stratégie québécoise en entrepreneuriat présentée en 2011. C’était un pas dans la bonne direction. Maintenant, nous devons aller plus loin et faire de l’apprentissage de l’entrepreneuriat une discipline dans le cursus secondaire et collégial. Nos jeunes doivent apprendre à fonder une entreprise. Le financement au démarrage doit être bonifié et assoupli. Ce rôle qui incombe aux CLD doit être mieux réalisé afin d’améliorer le taux de survie des PME après cinq ans. La fiscalité des PME, en incluant les taxes sur la masse salariale, notamment des entreprises naissantes, doit être améliorée.

L’entrepreneuriat collectif, par toutes les formes de l’économie sociale et coopérative, est une particularité de l’économie québécoise que nous devons préserver et accroître. Le taux de résilience des entreprises d’économie sociale et coopérative est souvent plus élevé que celui des entreprises de l’économie traditionnelle. Afin que l’économie sociale et coopérative puisse continuer à contribuer de façon importante à la croissance économique québécoise, je propose que Développement Québec offre aux entreprises collectives un capital patient répondant aux spécificités du milieu.


État juste et efficace

Travailler sur les mesures visant à accélérer la lutte à l’évasion fiscale et aux paradis fiscaux, l’assainissement des finances publiques et la livraison des services publics pour doter le Québec d’un État efficace et juste

Bien qu’elle ne soit pas aussi alarmante que le gouvernement de  M. Philippe Couillard tente de le faire croire aux Québécois depuis qu’il exerce le pouvoir, la gestion responsable de l’État requiert également de la discipline et le souci d’efficacité et de la justice. Au chapitre des revenus et considérant le laxisme fédéral, il nous faudra prendre les mesures appropriées afin que tous paient leurs impôts et ne puissent utiliser des échappatoires ou des schémas d’optimisation fiscale pour esquiver leurs responsabilités sociales et fiscales. Une réelle lutte à l’évasion fiscale s’impose et le Québec devra être à l’avant-garde de la lutte pour faire échec aux paradis fiscaux en l’inscrivant notamment dans le cadre du Plan d’action de l’Organisation de coopération et de développement économiques sur la lutte contre l’érosion des bases fiscales et les transferts de profit (BEPS). Cette démarche nécessaire ne pourra véritablement se réaliser que lorsque le Québec aura une représentation pleine et entière au sein du concert des nations et détiendra le statut d’État souverain et indépendant. Il est actuellement à la remorque du régime fédéral canadien qui n’entend pas lutter contre ce fléau dénoncé de plus en plus, y compris même par le président des États-Unis d’Amérique.

Le Québec pourrait de plus envisager de conclure, comme il l’a fait avec la France, des ententes internationales en vue de prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu. L’État du Québec doit aussi envisager de mettre en œuvre, de son propre chef, les recommandations formulées par le Réseau pour la justice fiscale Québec dans son rapport de 2014 sur les paradis fiscaux.

Afin d’endiguer le déclin de notre commerce au détail, nous prendrons les mesures requises pour assujettir les sites de commerce électronique établis dans d’autres juridictions à la taxe de vente du Québec. Des mesures incitatives seront également envisagées afin de permettre à nos détaillants québécois de combler le retard pris dans cet important champ d’activité.

La stimulation de l’économie, la commercialisation efficace de nos atouts économiques auprès des entreprises et la création de nouveaux joueurs dans l’ensemble économique nous permettront d’augmenter les revenus en provenance des acteurs socio-économiques. Il faudra ainsi stimuler les revenus des individus et des entreprises pour accroître les revenus de l’État. Nous ne pouvons pas compter sur un fardeau fiscal plus élevé pour les particuliers de la classe moyenne qui supportent trop largement les fonctions de l’État du Québec. Et nous devons nous préoccuper du contrôle des coûts de la santé et de l’endettement public et privé du Québec.

Nous devrons aussi avoir une approche réaliste envers les services publics rendus par les composantes de l’État. Il faut inculquer davantage d’imputabilité aux établissements qui offrent des services aux citoyens afin que ces services soient d’une qualité correspondant aux plus hauts standards d’une approche client. Bien d’autres pays y sont arrivés et il n’existe pas de raisons pour ne pas s’inspirer des meilleures approches qui ont eu du succès à l’étranger. Une organisation de cercles de qualité et d’excellence devrait prendre le relais de cette réflexion afin de responsabiliser davantage les prestataires de services publics. Cela a toujours été un objectif que j’ai réalisé avec succès dans ma vie professionnelle de dirigeant d’entreprise.


Économie verte et durable

Proposer une application concrète du concept d’économie verte et durable par l’électrification des transports

À titre de président du conseil d’administration d’Hydro-Québec, j’ai eu le grand privilège de siéger au comité ministériel portant sur l’électrification des transports. Cette stratégie visionnaire avait pour objectif de faire du Québec l’un des leaders mondiaux dans le domaine du transport électrique. Malheureusement, pour des raisons partisanes et idéologiques, le gouvernement libéral a choisi de ne pas prioriser cette filière industrielle qui est pourtant promise à un avenir de forte croissance, compte tenu des problèmes de pollution atmosphérique et de l’implantation des bourses du carbone.

Le Québec a tous les éléments en main pour se positionner avantageusement autour d’un nouveau pôle convergent et intégré de ressources naturelles, intellectuelles et financières. Cette convergence prendrait la forme d’une véritable stratégie industrielle, allant de l’exploitation minière des terres rares et du lithium, à la fabrication des batteries, à la transformation et à la fabrication de composantes, notamment dans le secteur de la fabrication en aluminium des pièces automobiles et aéronautiques. En recherche et développement, le Québec est aussi en tête de peloton pour les prototypes d’autobus électriques et de véhicules utilitaires électriques. Il nous faudra aussi nous engager dans une politique d’incitatifs pour favoriser l’utilisation de véhicules électriques tout en investissant dans le déploiement étendu du réseau de bornes de recharge.

Nous avons par ailleurs pris en charge notre politique énergétique. Le grand geste d’affirmation que fut la nationalisation de notre électricité par René Lévesque et Jean Lesage, en 1962, sous le thème « Maîtres chez nous » et la stratégie visionnaire de Robert Bourassa, en 1970, qui a conduit à la réalisation de la Baie James, devraient inspirer une nouvelle vision du XXIe siècle. Nous devons être à cet égard au diapason des défis de l’économie mondialisée et de la lutte contre les gaz à effet de serre et nous avons tous les outils pour y arriver. Il nous faut de la vision, du leadership et de véritables capacités d’exécution.

Je m’engage donc à mandater conjointement Hydro-Québec, Développement Québec et le ministère des Transports du Québec pour qu’ils développent cette industrie et que le  Québec devienne le leader mondial en la matière d’ici 10 ans. De plus, j’entends démontrer comment la récupération des compétences en matière de transport ferroviaire et maritime pourra faciliter la transition du pétrole vers l’énergie verte et accélérer le développement économique du Québec.


Économie de partenaires

Définir les bases d’une grande économie de partenaires et déterminer les mesures de concertation et d’intéressement à mettre en place au Québec

Je crois qu’il est temps de jeter un nouveau regard sur l’outil qu’est la concertation et de nous intéresser à l’évolution des modèles de concertation dans les pays scandinaves, l’Allemagne et le Japon. Le Québec est mûr pour une réflexion visant à le doter d’instruments de concertation adaptés à l’économie du XXIe siècle et susceptibles de contribuer à la création d’emplois, à l’amélioration de la formation professionnelle, à la prévention des exodes régionaux, à la revitalisation du tissu urbain et au partage des bénéfices issus de cette concertation entre les différents participants à cette création de richesse. Un Québec indépendant récupérera les pouvoirs exercés actuellement par le Canada en ces matières, en particulier sur les entreprises de compétence fédérale, ce qui lui permettra alors d’agir avec une plus grande efficacité dans la mise en place de cette indispensable concertation.

Parmi les exemples de mesures pouvant contribuer à améliorer notre économie, le concept d’intéressement vise à mobiliser collectivement les travailleurs autour d’un projet, à renforcer leur motivation au travail et à agir comme un levier d’amélioration de la qualité du service. Cela se traduit par l’octroi de primes d’intéressement dont la distribution repose aussi sur une concertation avec les représentants des employés.

Cette concertation peut aussi prendre la forme d’incitatifs visant à augmenter la participation des employés dans la capitalisation de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. De tels partenariats contribuent à la fois à la pérennité de l’entreprise, à sa productivité et à son maintien en sol québécois, ce qui sera à l’avantage des travailleurs et des employeurs qui deviendront ainsi de véritables propriétaires de leurs entreprises et de l’économie québécoise.

Bref, les objectifs patronaux et syndicaux, de même que ceux de l’État du Québec, ont souvent convergé. Ils peuvent le faire à nouveau et je m’engage à y travailler. Nous devons prendre les mesures requises pour continuer d’atténuer l’opposition historique entre capital et travail. Nous devons nous inspirer de régimes économiques comme celui de l’Allemagne afin de pouvoir, à leur image, améliorer et maximiser notre excédent commercial.


Politique manufacturière

Élaborer une politique manufacturière mise en œuvre par le gouvernement et Développement Québec

L’industrie manufacturière québécoise a écopé grandement au cours des dix dernières années. Les fermetures se sont succédé dans un contexte de surenchère des aides gouvernementales sur le continent nord-américain et d’une devise canadienne dopée par le pétrole extrait des sables bitumineux de l’Alberta.

Ce sont des emplois d’une grande qualité qui ont été effacés sans aucune réaction du gouvernement libéral. La politique industrielle présentée par le gouvernement du Parti Québécois tablait sur une meilleure utilisation des technologies de l’information et des nouveaux procédés de fabrication dans le secteur manufacturier québécois. Le projet qui consistait à appuyer les meilleures PME québécoises, « les gazelles », par un accompagnement personnalisé était salué par les experts et observateurs de notre économie. Il faut reprendre cette stratégie, la bonifier et promouvoir les vertus salutaires de l’entrepreneuriat.

Avec une économie américaine qui semble prendre du mieux et une devise canadienne qui s’est dépréciée en raison de la faiblesse récente du secteur pétrolier, tous les ingrédients sont au rendez-vous pour nous engager dans cet exercice de création de richesse qui bénéficiera à tous les Québécois.

Je propose donc une nouvelle politique québécoise afin de renverser la tendance dans le secteur manufacturier et de voir ce dernier reprendre la place croissante qu’il avait dans notre économie. La recherche appliquée, l’innovation, la commercialisation et la conquête des marchés étrangers constituent autant d’étapes à soutenir, en plus de la modernisation et de l’automatisation de nos entreprises. La nouvelle politique manufacturière sera pilotée de manière coordonnée par le gouvernement et Développement Québec qui devra, dans ce dernier cas, être au service des entrepreneurs en considérant et en privilégiant l’accompagnement en capital de nos entreprises, et non pas en concurrençant les banques dans le financement traditionnel. Appuyer financièrement la relève en entreprise, l’innovation et l’expansion internationale doit devenir le créneau de Développement Québec. Le rendement de ses interventions doit être calculé selon des indicateurs économiques de création de richesse et d’emplois, non pas uniquement comme le font les banquiers du gouvernement libéral de M. Philippe Couillard en se basant uniquement sur le rendement financier.


Stratégie numérique

Définir les contours d’un Grand sommet numérique afin de définir une stratégie numérique et ouvrir la voie à la création d’un Conseil national du numérique et d’un ministère de l’Économie numérique

L’économie du XXIe siècle est axée sur le savoir, la connaissance et l’innovation. C’est pourquoi il est primordial de mettre l’accent sur toute initiative qui contribue à faire avancer le Québec sur cette voie. Bien que ce dernier ait développé intensément l’industrie numérique depuis la création de la Cité du multimédia par M. Bernard Landry dans les années 1990, il n’a toujours pas de stratégie numérique pour maximiser les retombées économiques de ce secteur qui poursuit une croissance fulgurante. Encore aujourd’hui, trop peu d’entreprises sont détenues par des intérêts québécois.

Afin de compléter son virage numérique – et le Québec détient tous les outils pour y arriver – je propose que le Parti Québécois définisse les contours d’un Grand sommet du numérique afin de prioriser les secteurs les plus porteurs, tels que le jeu vidéo, les effets spéciaux ou encore le stockage en ligne (infonuagerie) et d’anticiper les grandes tendances mondiales et, ce faisant, de mieux nous positionner pour l’avenir. Il pourrait y être notamment question de l’intensification de l’offre de services gouvernementaux en ligne, de projets pilotes de ville intelligente, de gestion des flux de circulation et de réseaux de transports électrifiés, de formation en ligne de la population aux technologies de réseaux Internet, de la cybersécurité des entreprises et du gouvernement, d’un plus grand déploiement d’un réseau de communication associé à une plus grande robustesse, d’une stratégie de développement de l’industrie des serveurs informatiques et d’autres stratégies touchant l’enseignement afin de faire entièrement partie de cette nouvelle ère de l’économie numérique. La tenue de ce sommet ouvrira la voie à la création d’un Conseil national du numérique et d’un ministère de l’Économie numérique.

Parallèlement à la nouvelle stratégie d’enseignement sur l’entrepreneuriat et les connaissances économiques, nous devons promouvoir, inciter et accompagner la création de startups dans l’économie numérique.

Le Québec a eu la clairvoyance de se tailler une place de choix dans ce secteur, et aujourd’hui, en raison des coupes à l’aveugle dans les mesures fiscales prises par l’actuel gouvernement, il perd une fois de plus son attractivité. Dans le but de freiner la dévitalisation des régions, je propose de soutenir l’implantation en régions de centres d’exploitation et d’innovation dans le domaine des technologies de l’information. Il serait à cet égard souhaitable que l’Institut québécois de recherches appliquées sur l’indépendance se penche sur la récupération des compétences en matière de communication par un Québec indépendant en vue d’accélérer le développement de l’ensemble de ce secteur.


… AVEC LE PARTI QUÉBÉCOIS

Le Parti Québécois a été à l’origine de grandes décisions qui ont favorisé le développement économique du Québec. Il croit toujours que ce développement pourrait s’accentuer si le Québec accédait à l’indépendance. L’ambivalence de bien des Québécois sur la question nationale prend souvent racine dans leur perception du positionnement économique du Québec. Il semble aussi s’expliquer par le fait que le Québec reçoit des paiements de péréquation dont il se priverait en devenant un pays.J’ai annoncé récemment que si je suis choisi à la direction du Parti Québécois, je ferai la promotion de la création d’un Institut québécois de recherches appliquées sur l’indépendance. Un tel institut aurait avantage à analyser, de façon prioritaire, les dimensions économiques du projet d’indépendance nationale. Il pourrait s’intéresser en particulier à la péréquation canadienne ainsi qu’aux pertes et aux manques à gagner qui résultent du partage des compétences prévues aux articles 91 et 92 de la Loi constitutionnelle de 1867. Il pourrait également identifier les sources nouvelles d’enrichissement collectif qui résulteraient du rapatriement par le Québec de l’ensemble de ses compétences et de la maîtrise complète de son territoire. Ces études sont susceptibles de démontrer que les concepts de péréquation et de transferts fédéraux ont privé les Québécois de leur capacité de s’enrichir et de s’épanouir et les ont empêchés de développer leur plein potentiel. Les travaux de recherche pourraient ainsi porter sur les engagements contenus dans la présente plateforme économique et sur les moyens dont disposera un Québec indépendant pour propulser encore davantage son économie.Que nos amis canadiens et américains soient rassurés. Notre volonté de faire un pays maintiendra notre amitié historique, nos échanges commerciaux et nos valeurs communes de démocratie et de liberté. Nos objectifs sont ceux-là mêmes qui ont inspiré la création de ces pays : nous voulons faire du Québec une patrie d’enrichissement collectif. Nous poursuivons les mêmes objectifs. Nous le ferons, bien que sensibles aux arguments de nature identitaire ou culturelle, en rassurant en premier lieu tous les Québécois sur le plan économique.Pour des raisons démographiques et politiques, les intérêts du régime fédéral sont souvent contraires aux intérêts du Québec et engendrent un véritable déséquilibre fiscal. Les Québécois doivent apprendre à devenir confiants dans leur destin économique et voir davantage les leurs réussir. Nous méritons de vivre mieux, d’être prospères et de nous engager vers notre pleine liberté. Si le Québec s’engage sur la voie de l’indépendance, c’est dans le but d’assumer pleinement son avenir.
Pour des raisons démographiques et politiques, les intérêts du régime fédéral sont souvent contraires aux intérêts du Québec et engendrent un véritable déséquilibre fiscal. Les Québécois doivent apprendre à devenir confiants dans leur destin économique et voir davantage les leurs réussir. Nous méritons de vivre mieux, d’être prospères et de nous engager vers notre pleine liberté. Si le Québec s’engage sur la voie de l’indépendance, c’est dans le but d’assumer pleinement son avenir.